Au croisement de l'art, de l'architecture et de l'urbanisme, les Thomassons représentent ces éléments architecturaux obsolètes qui, perdant leur fonction initiale, deviennent des œuvres d'art involontaires dans l'espace public. Ce concept, à la fois fascinant et énigmatique, nous invite à repenser notre manière de voir et d'interagir avec l'espace urbain qui nous entoure. Cet article explore l'origine des Thomassons, leur signification et présente une sélection d'exemples à travers le monde pour illustrer cette curieuse manifestation de l'architecture.

Qu'est-ce qu'un Thomasson?

Le terme "Thomasson" a été inventé par l'artiste et écrivain japonais Genpei Akasegawa dans les années 1980. Il tire son nom d'un joueur de baseball américain, Gary Thomasson, qui, après avoir été recruté par une équipe japonaise pour un montant record, n'a pas répondu aux attentes, devenant ainsi un "objet" coûteux sans utilité. Par analogie, un Thomasson dans l'architecture désigne toute structure ou élément bâti qui a perdu sa fonction d'origine sans pour autant être détruit, se transformant en une sorte de sculpture urbaine accidentelle.

Comment les Thomassons sont-ils apparus?

Les Thomassons émergent souvent à la suite de modifications urbaines, de rénovations ou de changements dans l'utilisation des espaces qui rendent certaines structures obsolètes. Par exemple, une porte menant nulle part, des escaliers se terminant par un mur, ou des fenêtres donnant sur des constructions adjacentes peuvent tous être considérés comme des Thomassons. Ils sont le produit involontaire d'une superposition d'époques et de décisions architecturales, offrant une perspective unique sur l'évolution de nos villes.

Exemples de Thomassons à travers le monde

• Japon : Au pays où le concept a vu le jour, les Thomassons sont légion, des escaliers menant vers le ciel à Tokyo aux portes flottantes sans destination.
• États-Unis : À San Francisco, un escalier encadré par deux bâtiments ne mène désormais qu'à une vue imprenable sur un mur de brique.
• France : Paris, avec ses couches d'histoire urbaine, abrite des fenêtres murées visibles dans le Marais, devenant des tableaux d'histoire involontaires.
• Italie : À Rome, une ville éternelle, on trouve des arches et des colonnades qui, bien que toujours debout, ne soutiennent plus rien.

Conclusion

Les Thomassons nous invitent à observer l'espace urbain avec un œil neuf et curieux, révélant des histoires cachées dans les recoins les plus inattendus de nos villes. Ils nous rappellent que l'art n'est pas toujours intentionnel et que l'architecture, même obsolète, peut offrir des perspectives uniques sur notre environnement. En explorant les Thomassons autour de nous, nous pouvons apprendre à apprécier la beauté dans l'absurdité, et peut-être, voir notre monde quotidien sous un jour nouveau.